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suites de films - Page 8

  • Batman, le défi (1992)

    Un film de Tim Burton

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    Définitivement à ranger dans la catégorie "suites meilleures que l’original", à l’instar d’un Parrain 2, L’empire contre-attaque ou... Terminator 2, le film de Burton incarne à mon sens la maturité de son style, déjà acquise avec son précédent Edward aux mains d’argent.

    Tellement peu emballé par l’idée de donner une suite à son propre Batman, qui l’avait d’ailleurs épuisé et posé problème (moult remaniements de scénario, difficultés d’imposer Michael Keaton en Batman), il a finalement dû faire d’une demande du studio son propre délire, et l’on peut dire que, malgré l’environnement peu propice (originellement film-pop-corn, grosse machine destinée à engranger du dollar), ce film fait partie de ces plus personnels. C’est tout un univers, arrivant à maturité, auquel Burton va donner une cohérence, et une force toute particulière. Au jeu des ressemblances avec l’œuvre passée ou à venir du cinéaste californien, on peut dégoter un sarcophage dont l’intérieur est serti de pointes, qu’utilise Bruce Wayne pour accéder à sa cave-château, et que l’on retrouvera plus tard dans Sleepy Hollow ; Le masque du démon, chef d’œuvre italien de l’horreur gothique, utilisait déjà en 1960 cet accessoire terrifiant ; Tim Burton porte ce film dans son panthéon personnel, et il le suit en filigrane dans sa filmographie. Plus tard, on voit Oswald Cobbelpott / Pingouin déchirer ses vêtements d’homme civilisé, son déguisement à lui, de la même façon qu’un Edward lors du dernier quart d'Edward aux mains d'argent. Il est intéressant de voir que tous les inadaptés sociaux, dont Burton est un des fervents défenseurs cinématographiques, peuvent réagir exactement de la même manière, peu importe le lieu ou l’époque. Et au niveau marginaux mis au ban de la société, on en a une belle brochette avec le groupe de forains échappé d'un cirque ambulant que se trimballe Pingouin, clin d’œil -léger- au séminal Freaks de Tod Browning, qui inspirera l’inestimable série animée de Bruce Timm tirée des aventures du dark knight.

    Terrain tout trouvé pour évoquer la double personnalité, le film magnifie les instants entre Bruce Wayne / Batman et Selina Kyle / Catwoman, exceptionnels, que ce soit au niveau du jeu -les deux acteurs sont d’une gravité déconcertante-, des ambiances -musique toute en finesse, mais profondément évocatrice des tourments intérieurs- et des dialogues, précis, constamment sur le fil. Ainsi, à l’occasion d’un bal costumé, Bruce et Selina se retrouvent tous les deux... les seuls à ne pas s’être déguisés ! On peut supposer qu’ils identifient leurs propre costume de Batman / Catwoman à leur véritable identité, et ceux de leur alter-ego plus sociable leurs déguisements. Et, lors d’un échange de répliques qui reprend un précédent entre leurs côté obscur, ils comprennent soudain la face cachée de l’autre. Selina lance alors un fameux "alors, faut-il qu’on se batte" terrassant, au milieu de la légèreté de la fête qui les entoure.

    Film sur la dualité, Batman le défi surprend encore aujourd’hui par le second degré omniprésent qu’il dégage. Ainsi, les allusions érotiques et sexuelles pullulent comme jamais, à ma connaissance, dans un exercice de ce type. Pingouin qui lance un "Justement le minou que j’attendais" libidineux à une Catwoman langoureusement étendue sur le lit, éructant constamment un immonde liquide noir très mystérieux, ou encore émettant un râle de jouissance non dissimulée au volant de sa propre Batmobile, bref c’est assez incroyable. Quand au costume SM sans équivoque d’une Catwoman castratrice, là c’est le summum. Seul Schreck ne semble pas être de la partie (à trois), complétant avec Pingouin un couple...atypique.
    D’ors et déjà fascinant par tous ces aspects, on ne saurait parler de ce film en faisant l’impasse sur la satire politique omniprésente, avec le personnage de Max Schreck, industriel plein de pognon qui corrompt à tout va, et va utiliser Pingouin dans sa course au pouvoir. Lequel est résumé à brasser beaucoup d’argent et baiser sans discontinuer, bref, un programme qui en enthousiasme plus d’un dans le film.

    Dans cette foultitude de thèmes, de vilains, Batman est cependant un peu perdu, et reste bien en retrait de la galerie bariolée, hétéroclite et hallucinée d’un bestiaire social à nul autre pareil. Incarnant une justice sans relief, il en ressort comme cannibalisé par ces personnages immoraux. Mais plus le vilain est réussi, plus le film est réussi, donc on tient là le mètre-étalon de l’entière carrière de Burton, à égalité avec Edward aux mains d’argent. Tout simplement énorme.

  • Le secret de la planète des singes (1970)

    Un film de Ted Post

    3271727135_3223dcd67f_m.jpgLa saga Planète des singes se pose quand même là dans l’histoire de la science-fiction au cinéma. Partant du bouquin de Pierre Boulle, le premier volet est mythique, tellement populaire que le coup de théâtre final est dévoilé dès la jaquette du dvd ! Cas assez rare pour le signaler...

    Au vu du grand succès remporté par le premier film, le producteur Arthur P. Jacobs met vite en route une suite. Plusieurs problèmes se posent : Charlton Heston est réticent et va minimiser autant qu’il peut sa participation au Secret... ; autre problème, Jacobs ne réussit pas à avoir Franklin J. Schaffner à la réalisation, ni Pierre Boulle et l’immense Rod Serling au scénario, qui n’arrivent pas (s’opposent ?) à aboutir à un scénario valable. Soit toutes ses composantes qui ont fait la réussite incontestable du premier film, tant artistique que financière. Même l’acteur qui deviendra la pierre angulaire de la saga, Roddy McDowall, dans le rôle de Cornelius, est remplacé par l’acteur David Watson pour cause d’indisponibilité. Qu’à cela ne tienne, Ted Post, réalisateur TV, va avoir en charge la mise en scène. Un exercice sans grande surprise, loin derrière les audaces formelles et la vision indéniable de celle de Schaffner, pas désagréable pour autant, même si il manque clairement de génie. La découverte du New-York en ruines est vraiment sympathique, et le dernier acte est tellement énorme (à tous points de vues) qu’on ne peut parler de ratage. On devra plus tard à Ted Post Magnum Force, 2ème épisode de la non moins célèbre saga Inspecteur Harry, où il s’en tire avec tous les honneurs (décidément, un spécialiste des n°2).

    J’aime tout particulièrement ce Secret..., qui voit James Franciscus (choisi pour sa ressemblance avec Heston), arrivé sur la planète en suivant les traces de Taylor, partir à sa recherche en compagnie de la mimi Nova. Le soin laissé encore une fois à l’imagerie, très cinégénique, de ces primates parlants dûment cuirassés, ne me lasse jamais. De plus, on a dans cet opus un usage plus poussé des trois races de singes en présence (gorilles guerriers ou gardiens, orangs-outangs sages, en haut de la pyramide du pouvoir et de la religion, et chimpanzés qui représentent le peuple), ce qui apporte un approfondissement bienvenu sur les rapports de force dans la société de la planète des singes. Une séquence de tabassage des gorilles sur des chimpanzés amène même un parallèle évident avec les débordements policiers de 68, année révolutionnaire. On n’échappe cependant pas à une certaine redite, surtout au début du métrage : les 5 premières minutes sont reprises du premier film, et les premières impressions de Brent (James Franciscus) ne sont qu’un résumé de celles éprouvées par Taylor précédemment. La musique composée pour l’occasion par Leonard Rosenman est également à cent lieues du bijou aux sonorités tribales de Jerry Goldsmith, mais sait néanmoins faire preuve d’une sobriété efficace (certaines scènes ne sont que très peu sonorisées, ce qui donne un côté plus brusque aux événements).

    Beneath the planet of the apes peut donc aujourd’hui garder la tête haute, illustrant bien la peur du conflit atomique comme nombre de péloches sci-fi de la décennie précédente. Sa secte d’adorateurs d’une sorte de phallus doré est constamment sur le fil du ridicule -notamment grâce à des costumes pyjama-style et un Jacques Villeret américain qui préfigurent le nanardesque La soupe aux choux, sans jamais cependant y sombrer vraiment. Et si la guerre primates-humains qui se prépare est confuse -comment les singes connaissent-ils l’emplacement de la base des hommes radioactifs ?-, elle laisse place à un spectacle crépusculaire qui fait plaisir à voir, bien qu'un peu mou. La suite de la saga sera plus maladroite, malgré un troisième épisode délibérément orienté comédie assez plaisant, et devra se débrouiller à chaque fois avec moins de budget que son prédécesseur. Elle n’en perdurera pas moins, et c’est plutôt l’infâme remake de Tim Burton qui donna à l'orée des années 2000 un coup fatal à la reprise de cette histoire ô combien porteuse.

  • Quand l'inspecteur s'emmêle (1964)

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